Dominique Lorentz, journaliste

Spécialiste de la diplomatie économique, auteur de quatre livres, un film, et des centaines d’articles, Dominique Lorentz développe le ZZPROJECT pour la création du premier pure player français et européen d’information économique global. Une impulsion naturelle pour celle qui avait fondé une première entreprise à l’âge de 25 ans, avant de devenir journaliste.

Un journalisme fondé sur l'exploitation des sources ouvertes

Dominique Lorentz s’est fait connaitre à la fin des années 1990 avec la publication de son premier livre, «Une guerre», qui éclaire les enjeux nucléaires de la crise des otages français au Liban (1986-1988). Dans les années 2000, elle a publié «Affaires atomiques», devenu un ouvrage de référence sur l’Histoire de la prolifération nucléaire, «Secret atomique» sur le même thème, puis «Des sujets interdits», sur les coulisses de son aventure éditoriale. Elle a également écrit le documentaire «La République atomique» pour Arte («Les mercredis de l’Histoire»), contribué au manuel d’Histoire des Terminales édité par Nathan sous la direction de Jacques Marseille («Le monde, l’Europe, la France de 1945 à nos jours»), et collaboré à un essai d’Alexandre Adler, «J’ai vu finir le monde ancien» (Grasset).

Tous ses livres reposent sur des recherches effectuées à la Bibliothèque nationale de France.

«L’originalité de la méthode de travail de cette journaliste atypique repose sur son acharnement à raconter des faits, bruts, innombrables, reconstitués à partir de sources de première main (dépêches d’agences, communiqués officiels, articles de journaux, entretiens), mais jamais à partir de sources confidentielles.

Rétive aux commentaires sur les évènements, elle préfère que ceux-ci s’éclairent d’eux-mêmes : tout est question de présentation, de choix de récit. Le croisement de données, la manière de les rapprocher ou de les enchainer, trace ainsi une ligne claire, fascinante à observer, et dont la révélation laisse souvent pantois tant elle semble couler de source.»

Jean-Marie Durand, «Atomes crochus», Les Inrockuptibles (2001)

«On nous présente depuis de nombreuses années l’équation nucléaire de base, la dissuasion, comme stabilisée entre un nombre réduit de joueurs. À ce discours lénifiant, Dominique Lorentz oppose une thèse inverse, fondée, il faut le souligner très fortement, sur la seule utilisation de ’’sources ouvertes’’: journaux, mémoires, déclarations officielles. Le tableau qu’elle en tire bouleverse totalement nos préjugés et nous oblige à réécrire certaines pages de notre Histoire contemporaine.»

Alexandre Adler, Préface, «Affaires atomiques» (Les arènes, 2001)

Un journalisme de conviction

Tous les livres de Dominique Lorentz ont été publiés aux éditions des Arènes, une maison fondée par Laurent Beccaria pour éditer «Une guerre».

«En 1997, le PDG de Stock, pour lequel je travaillais, a refusé dans des conditions troubles ’’Une guerre’’, de Dominique Lorentz. Le diffuser par mes propres moyens était une solution pour sortir de l’impasse. J’ai trouvé le nom de la maison d’édition sur la plaque de ma rue et l’adresse du diffuseur dans un annuaire. Une amie pour rédiger les statuts, un autre pour fabriquer le livre : tout s’est passé dans l’urgence, de manière clandestine et bricolée, comme un antimanuel d’économie.»

Laurent Beccaria, «Une drôle d’histoire», Les arènes

Un journalisme de référence (et une source d'inspiration)

Régulièrement cités ou utilisés dans des travaux de documentation, les livres de Dominique Lorentz figurent dans la bibliographie de nombreux livres, films, émissions, articles, ou thèses — dont elle ne partage pas nécessairement les points de vue. Anciens ministres français ou étrangers (tels Paul Quilès, Corinne Lepage, ou l’Iranien Houchang Nahavandi…), chercheurs et professeurs d’université (tels l’économiste Gaël Giraud, chef économiste de l’Agence française du développement, les universitaires Kamal Bayramzadeh ou Olivier Estèves…), historiens (tel Pierre Razoux, directeur de recherches à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire), journalistes (tels Benoit Collombat, Antoine Peillon, Laurent Delahousse, et bien d’autres…), se sourcent ou se sont sourcés aux ouvrages de Dominique Lorentz.

Les livres de Dominique Lorentz inspirent aussi des artistes, qui peuvent puiser dans leurs pages la matière d’un spectacle -sans l’autorisation de l’auteur.

«Nicolas Lambert est un récidiviste. Il y a sept ans, ce comédien avait bluffé son petit monde en montant un spectacle entier autour de l’affaire Elf. Avec ’’Avenir radieux, une fission française’’, son nouveau spectacle, il remet ça, mais avec cette fois un autre fromage national dans son viseur: l’atome. Comment la France a-t-elle, après guerre, bâti, dans le secret et hors de tout débat démocratique et parlementaire, sa filière électronucléaire? A la fois cours magistral tragicomique et réquisitoire implacable, le one-man-show de deux heures, largement inspiré des livres de Dominique Lorentz sur le sujet (’’Une guerre’’ et ’’Affaires atomiques’’, édités aux Arènes), répond en retraçant un demi-siècle d’histoire française.»

Bastien Bonnefous, «La politique, heureux divertissement», M le magazine du Monde (2011)

Les livres de Dominique Lorentz traversent ainsi les époques, en gardant toute leur actualité. On en trouve même la trace dans les pages du «Journal» d’un Académicien (par ailleurs haut fonctionnaire et journaliste) publié vingt ans après son écriture.

«28 juillet – Excellent numéro des Inrockuptibles: la musique cubaine, Schuiten et Peeters (Les Cités obscures), le groupe Archive, une interview de la journaliste Dominique Lorentz à propos de son livre-bombe sur les tractations militaires entre France et Iran, et même Stendhal (Promenades dans Rome). Ils m’agacent, surtout par leur côté politiquement correct et Jockey Club d’extrême gauche, mais en oubliant cela – qui est ringard –, ils ont de fichues antennes, pas loin d’être les meilleurs capteurs de la place.»

Marc Lambron, «Quarante ans» (Grasset, 2017)

Plus récemment, Dominique Lorentz a contribué au succès de XXI, un trimestriel «papier» dédié au grand reportage cofondé par l’éditeur de ses livres aux Arènes, Laurent Beccaria, et distribué en librairie. Durant les sept premières années d’existence de la revue (2007-2014), soit du numéro zéro au numéro 25, elle en a dirigé et écrit les «pages actualité».

Dans l’exercice de ses responsabilités à XXI, Dominique Lorentz était aux premières loges pour observer la transition numérique de la presse et l’émergence de «pure players» en France et à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Très vite, elle a acquis la conviction que l’avenir de la presse est sur le Web, et non dans les kiosques ou chez les marchands de journaux. 

Aujourd’hui, Dominique Lorentz développe le ZZPROJECT pour la création du premier pure player d’information économique global français et européen. En juin 2017, elle a fondé la SAS LeGrandDeal, société éditrice du futur média.