Welcome & Bienvenue

Bienvenue sur le nouveau site du ZZPROJECT, pour la deuxième étape du projet de création d’un pure player français d’information économique global. «Pure player» signifie que le média opèrera exclusivement sur le Web. «Global» indique qu’il s’adressera à des internautes de toutes les régions du monde et sera de ce fait diffusé (notamment) en anglais, langue internationale.

Au programme, l’ouverture du capital à un associé opérationnel, une levée de fonds, la constitution des équipes et le lancement effectif du site d’information économique.

Rappelons que l’étape précédente a consisté à penser le projet (dès le début des années 2010), à le concevoir (à partir de 2015), puis à le mettre en ligne sur un site provisoire (en 2017) afin d’en offrir l’accès à ses premiers soutiens et partenaires.

La société éditrice du futur média, la SAS LeGrandDeal, a été fondée à Paris, en juin 2017. Au cours des semaines suivantes, un processus de valorisation a été engagé afin de déterminer la valeur du projet dans son état actuel et selon plusieurs scénarios de levées de fonds et de développement envisagés dans son Business Plan. [1] 

Les premiers chiffres fournis par les avocats le situent dès à présent (soit avant toute levée de fonds) à un niveau supérieur à 500.000 euros. Ils le positionnent ainsi parmi les start-ups à forte valeur ajoutée et à gros potentiel de croissance.

Une entreprise de presse n’est pourtant pas un business comme les autres. La presse est un instrument d’influence. Qu’ils le veuillent ou non, les journaux et les journalistes qui composent leurs rédactions contribuent à façonner les opinions.

Le ZZPROJECT est né de l’observation, par l’auteur de ces lignes, de ce que les médias d’information économique qui donnent le «la» du business en Europe et dans le reste du monde sont tous américains, ou étroitement liés à des intérêts américains.

Plus précisément, il n’existe en Europe aucun média d’information économique qui délivre un point de vue européen aux communautés business européenne et mondiale. 

La situation est d’autant plus surprenante que la compétition économique fait rage, et que les entreprises françaises et européennes sont les cibles d’une guerre économique menée par les Etats-Unis, avec pour armes l’extraterritorialité de la législation américaine et les sanctions appliquées unilatéralement par Washington à des États tiers. [2]

L’offensive, qui repose sur une alliance entre le département américain de la justice (DoJ) et des grandes entreprises américaines, vise à faire basculer sous la bannière étoilée les champions français et européens des secteurs les plus stratégiques (énergie, transports, sécurité…), afin d’affaiblir l’Union européenne et de renforcer les Etats-Unis face à celle qu’ils considèrent comme leur ultime concurrent, la Chine.

L’Union européenne est la deuxième puissance économique mondiale, juste derrière les Etats-Unis selon la Banque mondiale (traditionnellement dirigée par un Américain), juste derrière la Chine selon le FMI (traditionnellement dirigé par un Européen). [3]

Ainsi, les chefs d’entreprise français et européens, leurs équipes, leurs banquiers, leurs fournisseurs, leurs partenaires, leurs prédateurs et leurs concurrents lisent tous la même presse économique, liée aux mêmes intérêts, qui ne sont jamais ni pro-français ni pro-européens.

Sur un autre front, la guerre économique des Etats-Unis consiste à empêcher l’émergence de géants européens de la technologie, afin de permettre aux entreprises américaines de régner sans partage sur l’économie mondiale, désormais dominée par la nouvelle économie. [4]

Dans ce cas comme dans le précédent, les États-Unis peuvent compter sur des complaisances, voire des complicités locales pour favoriser des décisions conformes aux intérêts américains et parfois contraires aux intérêts français et européens. [5] Toutes les tentatives françaises et européennes de concurrencer les géants américains du numérique ont ainsi été étouffées dans l’oeuf, ou marginalisées.

Résultat, le Top 10 des capitalisations boursières mondiales est aujourd’hui composé de dix entreprises américaines, parmi lesquelles cinq géants de la technologie sur le podium et aux places d’honneur: Apple (1er), Google (2e), Microsoft (3e), Amazon (4e) et Facebook (6e).

Dans le Top 100 des capitalisations boursières, la première entreprise chinoise est Tencent, une valeur Technologie, à la onzième place. La première entreprise européenne est la suisse Nestlé (produits alimentaires), à la dix-septième place. Elle est suivie de la première entreprise de l’Union européenne, la belge AB InBev (produits alimentaires), à la vingt-et-unième place. La première française est Total (pétrole & gaz), à la cinquante-deuxième place. Le classement ne comporte aucune entreprise européenne du secteur de la technologie, et plus aucune entreprise russe de quelque secteur que ce soit. [6]

Dans ce contexte, le lancement du ZZPROJECT est tout à la fois une formidable aventure entrepreunariale et l’affirmation de convictions pro-françaises et pro-européennes. De véritables convictions, où l’on considère que le rôle de l’Élysée et de Bercy est de défendre les intérêts stratégiques du pays, et celui de Bruxelles d’oeuvrer à la prospérité de l’Union européenne plutôt qu’à celle des Etats-Unis, qui s’en chargent fort bien par eux-mêmes.

En 2008, au début de la crise financière venue des Etats-Unis, la capitalisation boursière des entreprises américaines présentes dans le Top 100 s’établissait à 5.200 milliards de dollars, celle des entreprises européennes à 4.800 milliards de dollars. Les parts des entreprises américaines et européennes dans le classement étaient alors respectivement de 38% et 36%, une quasi-égalité. Celle de la Chine était de 12%. [7]

Dix ans plus tard, les entreprises américaines ont doublé la mise, avec près de 11.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, tandis que les entreprises européennes se sont effondrées, à 3.000 milliards de dollars. La part des entreprises américaines dans le Top 100 a bondi à 63%, celle des entreprises européennes a chuté à 17%. La part de la Chine est restée stable, à 12%.

Au cours de cette décennie, les Gafa [8] ont connu des parcours fulgurants. Devenue la première capitalisation boursière mondiale en 2011, Apple pointait à la quarante-et-unième place du classement en 2008. À l’époque, Google était trente-sixième, Amazon n’était pas entrée dans le Top 100, et Facebook, fondée en 2004, n’était pas encore cotée en bourse (son introduction est intervenue en 2012).

Le ZZPROJECT s’adresse à des Business Angels et des investisseurs qui, au-delà de la gourmandise que peut leur inspirer un projet du type de ceux dans lesquels les fonds américains et les groupes de presse (notamment allemands) engagés dans la nouvelle économie investissent à tour de bras, considèrent que le maintien d’entreprises françaises et européennes dans le Top 100 des capitalisations boursières est un enjeu [9]. Des Business Angels et des investisseurs auxquels il n’a pas échappé que la pluralité de la presse est une condition sine qua non du libre exercice de la concurrence, à l’échelle globale comme à l’échelle locale. Et qui décident, pour toutes ces sages raisons, de financer le projet.

Le ZZPROJECT s’adresse à des journalistes, des hauts profils de la presse et des spécialistes de l’innovation qui, au-delà de l’excitation que peut susciter chez eux l’idée de lancer un nouveau média d’information économique, partagent la vision pro-française, pro-européenne, multilatéraliste et ouverte sur le monde développée dans ces pages. Et qui décident, pour cette excellente raison, de rejoindre le projet.

Enfin, le ZZPROJECT s’adresse à des lecteurs de presse et des citoyens qui, quelle que soit leur passion pour l’actualité économique, considèrent que la France et l’Europe ne sont pas l’Amérique (pas plus qu’elles ne sont la Chine), et qui pensent qu’un monde où tous les journaux, tous les sites d’information, tous les films de cinéma, toutes les séries et toutes les émissions de télévision seraient fabriqués par une poignée d’entreprises toutes liées aux mêmes intérêts, ne serait qu’une fiction de démocratie. Et qui décident, pour cette raison essentielle, de soutenir le projet.

À bientôt donc, sur Web et dans la vraie vie!

Dominique Lorentz

[1] La valorisation consiste à déterminer la valeur d’un projet, d’un brevet, d’une marque et/ou d’une entreprise, selon des normes et avec des méthodes reconnues.

[2] En France, cible prioritaire des Etats-Unis, cette offensive a fait l’objet d’une mission d’information parlementaire, dont le rapport a été publié à l’automne 2016. L’année suivante, elle motivé la création d’une commission d’enquête «sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle», notamment dans le cas de la vente d’Alstom à l’Américain General Electric. Le rapport de la commission d’enquête a été publié le 20 avril dernier.

Sources: Assemblée nationale, «Rapport d’information sur l’extraterritorialité de la justice américaine», 5/10/2016 –LCP Assemblée nationale, «Alstom, Alcatel, STX: les députés unanimes sur la création d’une commission d’enquête», 25/10/2017 –Assemblée nationale, «Commission d’enquête sur les décisions de l’État français en matière de politique industrielle, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX» –Assemblée nationale, Vidéo, «Présentation à la presse du rapport de la commission d’enquête sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle», 20/04/2018

[3] Selon la Banque Mondiale, les États-Unis sont la première puissance économique mondiale, avec un PIB de 18.624 milliards de dollars; l’Union européenne (qui n’apparait jamais en tant que telle dans les classements) est deuxième avec 16.807 milliards de dollars; la Chine est troisième avec 11.199 milliards de dollars.

Selon le FMI, dont les chiffres servent de référence aux économistes mais ne sont pas utilisés pour établir des classements, afin de ne pas froisser la Maison Blanche, la Chine est la première puissance économique mondiale, avec un PIB en parité de pouvoir d’achat de 21.286 milliards de dollars; l’Union européenne est deuxième avec 20.030 milliards de dollars; les États-Unis sont troisièmes avec 18.624 milliards de dollars.

La Chine est devenue la première puissance économique mondiale en 2014.

La zone euro est une des entités les plus dynamiques au sein des pays développés, avec une croissance de 2,5% en 2017, devant les Etats-Unis (2,3%) pour la deuxième année consécutive. La France affiche pour sa part, en 2017, sa plus forte croissance (1,9%) depuis 2011.

Sources: Banque Mondiale et FMI, data 2016 –Financial Times, «China poised to pass US as world’s leading economic power this year», 30/04/2014 –Le Figaro, «Le FMI ne veut pas admettre que la Chine est la première économie mondiale», 5/10/2016 –Les Echos, «Croissance: la zone euro bat (encore) les Etats-Unis», 30/01/2018

[4] Le Sénat s’est penché sur la question dès 2013, avec son «Rapport d’information sur l’Union européenne, colonie du monde numérique?»

[5] C’est ce constat, ou cette interrogation, qui a motivé la création de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur «les décisions de l’État français en matière de politique industrielle», notamment dans le cas de la vente d’Alstom à l’Américain General Electric, à l’automne 2017.

[6] «Global Top 100 Compagnies by market capitalisation», PwC, 31 March 2017 update

[7] Data 2008 in «Global Top 100 Compagnies by market capitalisation», PwC, June 2013

[8] Google, Apple, Facebook, Amazon (Gafa)

[9] Huit entreprises françaises figuraient dans l’édition 2008 du Top 100 des capitalisations boursières. En 2017, elles n’étaient plus que quatre: Total, Sanofi, LVMH, L’Oréal.

Les entreprises européennes (région) étaient quarante-et-une en 2008, et seulement vingt-deux en 2017. Durant la même période, les entreprises américaines sont passées de trente-cinq (2008) à cinquante-cinq (2017).

Quant aux entreprises de la zone euro, elles étaient vingt-six en 2008, et deux fois moins nombreuses, soit treize, en 2017.